Mes Amelhens

Terre d'espérance
Dessin de Max Siffredi

André Ackermann

La vie clandestine : Arrivé à ce point de mon récit, il faut que j’explique un peu ce que fut la vie clandestine que j’étais appelé à mener, car les équipes spéciales se déplaçaient beaucoup et nous devions avoir une fausse identité, car nous étions recherchés.
Passer dans la clandestinité signifiait s’éloigner de tous ceux qui vous connaissaient. C’était aussi rompre complètement avec sa personnalité, sa famille, ses amis, ses souvenirs. D’un moment à l’autre vous deveniez quelqu’un de complètement différent et vous vous introduisiez dans la peau d’un personnage conforme à votre nouvelle identité et à la profession que d’après votre fausse carte de travail vous étiez censé exercer. Quand je suis devenu clandestin, en novembre 1942, il y avait déjà vingt et un mois que j’étais sans nouvelles de mes parents.
Voilà qu’il me fallait rompre aussi avec mes amis et connaissances, rencontrer d’autres camarades, clandestins comme moi, leur donner ma fausse identité et prendre pour vraie la leur, aussi fausse que la mienne. Ajoutez à cela un nom de guerre qui n’avait aucun rapport avec cette nouvelle identité, ni avec la vraie, d’ailleurs.

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