Mes Amelhens Terre
d'espérance |
André Ackermann
Aux
Amelhens : Pour nous, et plus spécialement pour moi, Milou et Marguerite, qui navaient pas eu denfants, furent des parents attentifs et affectueux. Milou se proclamait mon père, mais il agissait comme un grand frère qui aurait bien aimé mentraîner dans quelques frasques derrière le dos de Marguerite ; mais cest un genre de risque que je ne pouvais pas prendre. Marguerite, soignait la cuisine et me réservait toujours les meilleurs morceaux. Elle me maternait et cest tout juste, quand je sortais, si elle ne vérifiait pas que javais les oreilles propres. Ils
ont tous les deux pris des risques inouïs, et si Milou était
à son affaire, je voyais bien que Marguerite nétait
pas toujours très rassurée. Mais jamais, jamais elle na
fait une observation qui aurait pu paraître donner à penser
quelle avait peur, ou que cette vie périlleuse lui était
devenue insupportable. Après la Libération on a honoré les résistants, pas tous dailleurs, on a aussi honoré des résistants de la dernière heure; mais on a oublié ceux qui lont rendue possible, et ont, pour cela, couru des risques aussi grands.
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