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AVANT-PROPOS
:
Je n'ai pas la prétention d'écrire l'histoire de la Résistance.
Je ne suis pas historien. D'ailleurs il existe d'excellents ouvrages sur
cette période même si certains comportent des lacumes plus
ou moins graves, des omissions et un certain nombre d'erreurs...
J'ai donc écrit une suite de récits de ma vie de résistant,
en négligeant volontairement des évènements pourtant
vécus dont je n'ai plus un souvenir précis...
J'ai écrit ce livre parce que je ne pouvais pas ne pas rendre hommage
à toutes celles et ceux qui ont combattu avec moi et m'ont apporté
tant de chaleur humaine lorsque je fus clandestin et qu'ils ne savaient
rien de moi qui n'avais plus droit à sa vraie famille, à
son passé, à ses souvenirs.
Que
tous mes camarades sachent bien que je n'en n'oublie aucun, ni les vivants,
ni les morts et que je leur garde à tous une profonde et fraternelle
affection.
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Ce
récit débute le 15 février 1941 :
Jour où j'avais mis à exécution une décision
prise depuis l'annexion de l'Alsace....
Le 15 févirer au soir mon père me conduisit à Saales,
village frontière, avec un camarade d'évasion...
Certes la frontière une fois franchie, la partie était loin
d'être gagnée...
On se trouvait alors dans le département des Voges, zone interdite,
puis il faudrait traverser cette zone sans papiers, en dépit des
contrôles fréquents de l'occupant, avant d'arriver à
la ligne de démarcation, au delà de laquelle la France n'était
pas occupée par les nazis, mais administrée par leurs séides
francais, c'est-à-dire le gouvernement de Vichy...
Passer la ligne de démarcation en février 1941 n'était
pas une mince affaire.
D'un côté la zone occupée, ou plus exactement cette
partie de la zone occupée décrétée zone interdite,
qui aux abords de la ligne était truffée de gardes-frontière
et de militaires chargés d'interdire le franchissement, et devenus
de plus en plus habiles au fil des mois à veiller sur les points
de passage possibles;
de l'autre, la zone non-occupée, que d'aucuns appelaient improprement
la zone libre, alors que le régime de Vichy, l'Etat français,
y faisait régner une contrainte toujours plus pesante à
l'aide d'un appareil policier où brigades et tribunaux spéciaux
exerçaient une répression impitoyable à l'encontre
de ceux qui n'acceptaient ni la défaite ni le régime faciste.
Nous étions quelques uns, ce soir de février, à quitter
Besançon par un car qui nous menait en direction de Mouchard et
d'Arbois.
Nous allions un peu au hasard, sans savoir exactement comment nous pourrions
nous en tirer...
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En
quarantaine et présentation au Commandant Vigne :
Certains appelaient ça une quarantaine, dautres faire ses
preuves. Le résultat était le même.
En fait, pour éviter de laisser infiltrer la Résistance
par un ancien résistant qui aurait trahi, tout évadé,
et à plus forte raison, tout libéré, ainsi que tout
résistant qui se sortait dune situation difficile par des
moyens qui semblaient douteux, en un mot tous ceux qui avaient vécu
une situation exceptionnelle et sen étaient tirés
par des moyens difficilement crédibles, dont ils ne pouvaient pas
apporter la preuve vérifiable, étaient soumis à quarantaine
Au bout de quelques jours, je vis arriver Henri Sabatier, résistant
de la première heure, jeune agriculteur à la Motte-sur-Rhône...
Henri était communiste. Il était en liaison avec la Résistance
légale, mais aussi avec Fernand Vigne, plus tard le colonel Jacques
que nous surnommerons Le Grand, et auquel je consacre plus loin un passage
de mon récit. II dirigeait les équipes spéciales
de la zone Sud, qui étaient une organisation comparable à
celle des Bataillons de la jeunesse de la zone Nord.
Un soir, Henri vint me chercher, mamena chez lui et me présenta
Jacques.
Ce dernier écouta avec attention le récit détaillé
de mes aventures, puis me dit quil serait très heureux de
mavoir dans lune de ses équipes, après que jai,
bien entendu, fait mes preuves.
La quarantaine dura peu.
Le temps pour nous de faire sauter un train sur le pont du Lez à
Bollène...
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L'arrivée
aux Amelhens :
Nous arrivons, Zézé ouvre la porte.
Il règne là dedans une ambiance du tonnerre.
On pénètre d'abord dans une petite cuisine qui donne par
une large ouverture dans la salle commune. Il y a des poutres au plafond
et une grande cheminée est en train de rôtir le dos de ceux
qui en sont les plus proches...
Milou était né aux Amelhens, ses parents et ses grands parents
y avaient vécu. La famille avait été nombreuse...
Marguerite était née à la ville, à Alès;
elle avait eu beaucoup de mérite à s'acclimater aux Amelhens.
Elle y imposait une stricte discipline, évitant à Milou
les débordements que son penchant pour le pastis aurait inévitablement
entraînés... Cliquez
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